Chronique
Isabel Marant, c'est ça le bonheur insoumis !
Publié le par Eric Briones
C'est formidable, Interflora vient de me rappeler que c'est la journée mondiale du bonheur ! Alors, je me devais de vous parler d'une créatrice que j'apprécie, mais dont on ne cogite pas assez sur le sens de sa mode, Madame Isabel Marant.
Isabel Marant, la reine du French Cool, est une exception dans le monde de la mode. Son absence de logiciel marketing, son authenticité et surtout son franc-parler en font une exception rafraîchissante. Marant, verbe, une voix, une gouaille.
Son dernier défilé ne fut pas une exception. Une fête dionysiaque, au titre chaotique "Désir et du désordre", un flash prophétique pour annoncer le climat social français. Comme les personnages de l'Effrontée de Claude Miller (1985), on aime le culot de ses prises de parole, toujours à contre-courant de la doxa luxe. Dans Le Monde, on se rappelle de son fameux : "si on veut être écologique, il faut tout simplement moins consommer. Point barre."
En dissonance avec une dernière Fashion Week conservatrice, toquée par le culte du passé et le respect muséal de ses conventions. La plus parisienne des créatrices, ne se soumet pas au "Sur-Moi Parisien", bien au contraire, quand elle décrypte les racines de sa mode masculine :
Marant est dénuée d'égo, elle est désarmante quand elle parle de son fils : "Il préférerait mourir que porter un vêtement avec mon nom dessus. Il n'a rien de moi, pas même un t-shirt, car il me trouve totalement uncool."
Isabel Marant ou la plus inspirante des insoumises... C'est ça le bonheur !