Exportations françaises de vins et spiritueux : un recul de 13,9% du chiffre d’affaires en 2020.
Publié le par Journal du Luxe
Les exportations françaises de vins et spiritueux sont stoppées dans leur croissance, interrompue depuis cinq ans. Le secteur subit une double peine : l’impact de la Covid-19 et les taxes américaines.
Coup dur pour le secteur.
Les résultats de 2020, dévoilés par la Fédération des Exportateurs de Vins & Spiritueux de France (FEVS), signent l’arrêt brutal de la croissance du secteur. Sur l’ensemble des segments, les exportations ont chuté de –13,9%, soit un chiffre d’affaires de 12,1 milliards d’euros. Les volumes expédiés s’établissent à 183,3 millions de caisses, du jamais vu depuis 2009.
Plus spécifiquement, les exportations – en valeur – pour les vins diminuent de -11,3% et de -19,4% pour les spiritueux. À noter que le champagne enregistre une baisse record de -20,5% de chiffre d’affaires. L’armagnac, quant à lui, témoigne d’une spectaculaire progression de près de 40% qui ne suffit pas à combler les pertes de plus de -20% estimées pour le cognac, les autres eaux‐de‐vie de vin et la vodka.
Les États-Unis : de nouvelles perspectives ?
Alors que les USA constituent le premier marché pour les vins et spiritueux français, la taxe américaine a largement fait chuter les exportations. Pour rappel, la loi d’octobre 2019 impose des droits de douane à hauteur de 25% pour les vins dits « tranquilles » et les spiritueux à base de vins. Résultat : -18% d’exportations françaises à destination des États-Unis, pays qui contribue à plus d’un tiers à la baisse du chiffre d’affaires pour la France.
Une voie d’issue pourrait néanmoins se dessiner avec l’élection du Président Joe Biden. César Giron, Président de la FEVS, appelle Ursula Von der Leyen, Présidente de la Commission européenne, à régler en priorité ce conflit douanier. Il rappelle aussi la responsabilité de la France et souhaite des « décisions fortes en faveur des exportateurs » alors que la Fédération a été reçue par Jean Castex ce 15 février.
Une baisse généralisée.
Le Brexit au Royaume-Uni, deuxième marché pour les exportations de vins et spiritueux, n’a pas arrangé les affaires de la France : -6,5% de croissance. Un chiffre proche de celui de l’Union Européenne qui enregistre une baisse de -7%, soit 4,4 milliards d’euros, sauvée par les bons résultats des pays du nord et le bilan équilibré des États membres du cœur de l’Europe. L’Allemagne, troisième marché pour la France, affiche néanmoins une diminution du chiffre d’affaires de près de -10%.
Fortement impactées en raison de l’annulation du Nouvel An, les exportations à destination de la Chine voient rouge avec -15% de croissance en valeur. Respectivement à la 5ème, 7ème et 8ème place des marchés d’export pour la France, Singapour s’effondre (-31,1% d’exportation), suivi par le Japon (-13%) et Hong Kong (-6,1%). Le rapport de la FEVS indique tout de même que « l’ensemble Chine/Singapour/Hong‐Kong reste […] le second client des vins et spiritueux français, avec 1,9 milliard d’euros de chiffre d’affaires réalisé en 2020 ».