Anatomie du luxe : Phoebe Philo recrute Sandra Hüller.

La créatrice de mode, qui a tout récemment lancé sa marque éponyme, choisit l’actrice allemande comme visage de sa seconde collection.

Sandra Hüller, une égérie issue du cinéma d'auteur

Une société de divertissement pour LVMH, une agence de talents pour Artemis (Kering), une boite de production pour Saint Laurent… Si les liens entre les univers du luxe et du cinéma tendent de plus en plus à se resserrer - voire à fusionner - au profit de nouvelles formes de collaborations, les personnalités du grand écran continuent invariablement à inspirer les Maisons pour illustrer leurs campagnes promotionnelles.

C'est notamment le cas de Phoebe Philo qui, à l'occasion du lancement de sa seconde collection en nom propre, fait elle-aussi le choix de l’actualité cinématographique. Discrète chemise à rayures tennis ou blouson aux lignes angulaires archi prononcées : dans une série de clichés, la griffe met en scène l’actrice Sandra Hüller, tout juste récompensée d’un César de la Meilleure actrice pour le long-métrage "Anatomie d’une chute" et nommée dans la même catégorie aux Oscars 2024 qui se sont déroulés hier soir à Los Angeles. Le film français, réalisé par Justine Triet, y a remporté la statuette du Meilleur scénario original.

Une campagne diffusée à point nommé, en écho à l'exposition médiatique inédite de la comédienne allemande également à l'affiche du film "La Zone d'intérêt", deux fois oscarisé hier (Meilleur film étranger, Meilleur mixage son).

Phoebe Philo : une mode de drops

Passée notamment par Chloé et Céline, Phoebe Philo a opéré son grand retour sur la scène mode en octobre dernier, appuyée par le groupe LVMH au travers d’une prise de participation minoritaire.

Cette seconde "édition" reprend l’esthétique minimaliste fil rouge de la collection inaugurale "A1" et caractéristique du style de Phoebe Philo depuis ses débuts. Un quiet luxury maîtrisé qui résonne jusque dans l’exclusivité de son schéma de confection, à savoir des pièces produites en quantités limitées et commercialisées uniquement en B2C. "Nous sommes déterminés à créer une maison de couture dotée de compétences sociales et écologiques", expliquait la marque lors de son lancement, évoquant son souhait "d’éviter la surproduction en produisant une demande nettement inférieure à celle prévue" tout en indiquant s’entourer de fournisseurs basés principalement en Europe. 

Les pièces lancées ces jours-ci constituent le premier volet de cette seconde collection : des créations supplémentaires seront dévoilées en avril puis en mai, la marque ayant choisi - à l'instar de Jacquemus - de fonctionner selon son propre calendrier.

Une troisième collection devrait être lancée à l’automne 2024.