Chronique
Heureusement, Demna (Balenciaga) n'a pas changé...
Publié le par Eric Briones
La semaine de la haute couture parisienne qui vient de se terminer a envoyé un message clair : la Haute Couture n'est plus un espace créatif.
D'avant-garde, elle est le vecteur commercial ultime pour séduire les 1% de la clientèle la plus riche, confirmant le mouvement global du luxe, vers une stratégie dite de "Brand Elevation". C'est le triomphe de la "Wearable Couture" (la couture portable en toutes circonstances) et d'un "Quiet Luxury" omniprésent (Chanel, Dior, Fendi, Valentino...).
Cependant, il reste encore des résistants à cette haute couture commerciale et leur chef de file est Demna Gvasalia.
Cet hiver, on avait laissé un Demna "en mode repentance", après la série de scandales publicitaires qui avait frappé Balenciaga.
Étant resté dubitatif devant son acte de contrition au Vogue :
Il est peu probable que l'on puisse changer sa nature profonde, surtout dans le luxe. Le dernier défilé Balenciaga a démontré que Demna reste un authentique provocateur, et c'est tant mieux.
Une provocation à l'os, concentrée sur l'amour du vêtement, presque débarrassée des oripeaux du buzz. Une provocation créative qui piédestalise l'audace authentique et range le marketing à sa juste place. Une création sans influence, qui fait du bien. N'en déplaise aux gourous de la communication, la parole de Demna est revenue à son ADN : être de la nitroglycérine.
Comme le démontre sa dernière interview dans le WSJ.com :
Une certitude, le monde du luxe ne pourra rester longtemps immunisé à Demna Gvasalia, surtout ses plus excités contradicteurs.