Le MET de New York ouvre les portes de l'exposition "Sleeping Beauties : Reawakening Fashion".
Publié le par Pauline Duvieu
C'est le jour J. Le Costume Institute du Metropolitan Museum of Art de New York dévoile son exposition pour la saison estivale 2024, baptisée "Sleeping Beauties : Reawakening Fashion", quelques jours après le prestigieux Met Gala.
Faire revivre des œuvres d'art endormies grâce à la technologie
Il y a quatre jours, les célébrités se sont présentées tour à tour devant le Metropolitan Museum of Art de New York - le MET pour les intimes - à l'occasion de l'emblématique MET Gala, le gala de collecte de fonds au profit de l'Anna Wintour Costume Center. Sous une pluie de flash et scrutées sur les réseaux sociaux, les plus grandes personnalités du monde du cinéma, de la chanson, de l'art ou encore de l'entertainment avaient pour consigne de respecter un thème mode on ne peut plus enchanteur : "Sleeping Beauties : Reawakening Fashion", à traduire par "Les beautés endormies : réveiller la mode".
Cette thématique n'est autre que le sujet de l'exposition du Costume Institute du MET, dont les portes ont été ouvertes aujourd'hui et ce jusqu'au 2 septembre. Véritable ode aux archives de mode, le parcours dévoile environ 250 vêtements et accessoires couvrant quatre siècles. Le thème prend alors tout son sens, à savoir redonner vie à des pièces historiques que l'on ne porte plus grâce à la technologie.
Des activités créatives et immersives permettent de transmettre des odeurs, des sons et des mouvements à des looks qui "ne peuvent plus interagir directement avec le corps", a indiqué le musée, en raison de leur rareté et de leur grande délicatesse. "Les visiteurs seront invités à sentir les histoires aromatiques de chapeaux aux motifs floraux ; toucher les murs des galeries qui seront gaufrés de broderies de vêtements sélectionnés ; et découvrir – via la technique d'illusion connue sous le nom de fantôme de Pepper – comment la "jupe entravée" limitait la foulée des femmes au début du 20e siècle", a précisé l'entité culturelle il y a quelques semaines.
"Ce qui était autrefois une partie vitale de l'expérience vécue par une personne est désormais une "œuvre d'art" immobile qui ne peut plus être portée, entendue, touchée ou sentie. L'exposition s'efforce de les animer en réveillant leurs capacités sensorielles grâce à une gamme de technologies" a déclaré Andrew Bolton, conservateur en charge du Costume Institute.
Si l'iconographie est liée à la nature - la terre, l'eau et l'air - pour métaphoriser la fragilité et ce côté éphémère de la mode, tout en mettant en exergue les notions cycliques et de renouveau du vêtement, des créateurs de plusieurs époques prennent part à cette exposition mêlant le passé au présent. Citons Cristóbal Balenciaga, Hattie Carnegie, Lilly Daché, Hubert de Givenchy, Deirdre Hawken, Stephen Jones, Guy Laroche, Madame Pauline, Mainbocher, Elsa Schiaparelli et Sally Victor.
On trouve, par exemple, deux modèles de la robe de bal "Butterfly" de Charles James de 1955, un papier peint interactif en relief faisant renaître la broderie d'un gilet 1615-1620 ou encore une robe composée de coquilles de couteau d'Alexander McQueen de 2001. La cerise sur le gâteau ? Un manteau planté d'avoine, de seigle et d'herbe de blé, signé Jonathan Anderson pour Loewe qui soutient l'événement, est présenté "vivant" et va mourir de manière progressive au cours de la présentation.