Pourquoi Hermès dénonce le projet NFT MetaBirkins.
Publié le par Journal du Luxe
La maison de luxe parisienne ne voit pas d’un très bon oeil les versions digitales de son sac Birkin récemment imaginées - et monétisées - par l’artiste Mason Rothschild.
L'appropriation de l'ADN Hermès par le prisme des NFT.
Aspect fluffy et design multicolore, les 100 déclinaisons du sac Birkin s'étalent façon mosaïque sur la page dédiée de la marketplace OpenSea. Baptisé MetaBirkins, ce projet est l'oeuvre du digital artist Mason Rothschild qui s'était déjà fait connaître en début d'année avec "Baby Birkin", un NFT unique créé en collaboration avec le peintre Eric Ramirez.
Visiblement très inspiré par la maison de la rue du Faubourg Saint-Honoré, le californien définit ces deux initiatives comme des hommages au "caractère emblématique" de ce sac, né en 1984 et devenu l'un des modèles les plus prisés de la griffe aussi bien sur le marché du neuf que sur celui de la seconde main.
Sauf que cette fois, l'initiative fait grincer des dents. Selon une information reprise par le Financial Times, Hermès serait en effet monté au créneau pour dénoncer une atteinte à son image de marque et à la notion de propriété intellectuelle. "Hermès n'a ni autorisé, ni consenti à la commercialisation ou à la création de notre sac Birkin par Mason Rothschild dans le métaverse" rapporte le quotidien britannique, citant la maison qui qualifie ces 100 NFT de "faux produits Hermès".
L'argument économique en ligne de mire.
Si la marque de luxe dénonce avant tout une démarche trompeuse pour les consommateurs quant à l'origine de cette opération, l'argument économique se dessine en arrière-plan : lancé vendredi dernier, MetaBirkins a en effet généré près de 800.000 dollars de ventes sur OpenSea.
Ironie du sort : alors que Mason Rothschild ne s'est pour l'heure pas exprimé sur cette polémique, l'artiste a cependant pointé du doigt les nombreuses copies de ses MetaBirkins, déjà disponibles dans le métaverse.
La maison Hermès pour sa part, n'a pas fait état d'une éventuelle action en justice.
La griffe, récemment primée en tant qu'entreprise créatrice d'emploi sur le territoire français, a par ailleurs indiqué ne pas s'être encore investie sur le marché des NFT, préférant "valoriser l'expression tangible des objets physiques fabriqués à la main".