Plombé par Gucci, Kering plonge de -10% au premier trimestre 2024.

Le groupe de luxe, qui avait anticipé une baisse de son chiffre d'affaires sur son début d'exercice 2024, confirme la tendance avec un recul à deux chiffres.

Des ventes à 4,5 milliards d'euros

Après avoir partagé ses prévisions trimestrielles il y a quelques semaines, Kering officialise ce 23 avril un chiffre d’affaires en baisse de -10%, à 4,504 milliards d’euros.

"La performance de Kering s'est fortement détériorée au premier trimestre", observe François-Henri Pinault, Président-Directeur général du groupe, dans une note transmise à la presse. "Alors que nous prévoyions un début d'année difficile, les conditions de marché, notamment en Chine, et le repositionnement stratégique de certaines de nos Maisons, à commencer par Gucci, ont accentué la pression sur notre chiffre d'affaires."

Gucci en retrait de -18% : anatomie d'une chute

Gucci, qui pèse désormais pour un peu moins de la moitié des ventes de Kering, a affiché sur ce début d'année un chiffre d'affaires en retrait de -18% à données comparables, à 2,1 milliards d’euros. Les ventes dans le réseau en propre sont notamment en retrait de -19% alors que la griffe italienne poursuit une politique de restructuration organisationnelle. La Maison doit également composer avec une nouvelle direction créative suite au départ du directeur artistique Alessandro Michele fin 2022 et l'arrivée du designer Sabato de Sarno dont les premières créations - très quiet luxury - sont arrivées en boutiques mi-février seulement. Pour accentuer sa visibilité, la marque a récemment multiplié les projets sur des marchés stratégiques avec notamment le lancement du dispositif Ancora en Chine ou encore une présence remarquée au dernier Salone del Mobile de Milan.

Parmi les autres marques du groupe, sur cette période, Yves Saint Laurent a enregistré des ventes à 740 millions d’euros, en baisse de -6% en comparable, là où Bottega Veneta a atteint 388 millions d’euros, à +2% en comparable.

"Compte tenu de ce recul et de notre détermination à continuer d’investir sélectivement dans la désirabilité et l’exclusivité de nos marques sur le long terme, nous anticipons une baisse significative du résultat opérationnel courant au premier semestre", a averti François-Henri Pinault. "Nous travaillons sans relâche pour surmonter les défis actuels et recréer les conditions nécessaires à une croissance durable à long terme."