Moschino booste sa ligne enfant.

Le groupe AEFFE, qui possède la maison italienne, a annoncé la cession de la licence mode bébé, enfant et adolescent à la nouvelle entreprise Moschino Kids, détenue par la marque et son partenaire Altana. 

La mode enfant de la maison passe aux mains de Moschino Kids.

Alors que la firme de mode AEFFE - Alberta Ferretti, Philosophie et Pollini - a racheté l'intégralité du capital de Moschino l'année dernière, la filiale poursuit le développement de son département enfant. La première étape du projet s'est axée autour de la création de la société Moschino Kids dont le capital se répartit respectivement, à 70% et 30%, entre la maison de luxe et son collaborateur Altana, spécialisé dans la conception, la production et la distribution des lignes de mode dédiées à la jeunesse.

Si cette dernière entité détenait la licence de l'activité bébé, enfant et adolescent de la marque emmenée par Jeremy Scott, l'entière gestion du segment sera transférée à la nouvelle entreprise Moschino Kids à compter de la saison automne-hiver 2023. La cession permettra ainsi à la maison de sortir du système de licence et d'intervenir directement dans l'élaboration et la commercialisation des collections tout en s'appuyant sur l'expertise de son partenaire Altana. 

"Nous sommes convaincus que le chemin parcouru jusqu'à présent avec Altana se traduira, grâce à cette union stratégique qui s'inscrit dans nos projets à moyen-long terme, par une opération qui apportera une contribution significative à l'activité et à l'image de Moschino, en une phase importante pour la croissance de notre groupe", a indiqué Massimo Ferretti, président exécutif de Moschino. 

Quand le luxe accentue sa position sur le marché de l'enfance. 

A l'heure où l'industrie du luxe a connu une forte expansion ces deux dernières années, les maisons n'envisagent pas de perdre de vue le potentiel des lignes kids. Selon un rapport publié en 2021 par le e-retailer Farfetch - qui compte dans son portefeuille Moschino Kids - 66% des clients ont augmenté leurs dépenses en vêtements pour enfants pendant la crise sanitaire.

Cet engouement se retrouve dans les activations des marques de luxe. L'effet "Mini Me" s'est récemment illustré par la reprise de la distribution des collections enfant de Sonia Rykiel sur son e-shop, le lancement d'une gamme junior chez Elie Saab, une capsule de trois à dix ans signée Jacquemus ou encore une ligne exclusive "Miniature" par Marine Serre.

Un phénomène stimulé par les réseaux sociaux, où les contenus de mode liés aux enfants n'ont jamais été aussi populaires, et capté par les maisons de luxe, conscientes de la notion affective autour des vêtements achetés par les parents pour leur progéniture. "Il y a environ quinze ans, la mode enfant a fait sa première révolution" avait expliqué, à Madame Figaro, Nadège Serre, senior creative chez Nelly Rodi, ajoutant qu'il "y a souvent plus de plaisir à acheter pour l’enfant que pour soi-même". Une stratégie qui permet aussi aux marques de cibler la génération Alpha en fidélisant cette clientèle "dès le berceau".