Un record de vente pour une robe Dior
Publié le par Journal du Luxe
À l’occasion d'une vente aux enchères organisée il y a quelques jours, une robe du soir conçue du vivant de Christian Dior a dépassé les estimations des experts, établissant au passage un record mondial.
Dior ou le sacre de Palomita
Un petit morceau d’histoire en taille 30/32. Organisée il y a quelques jours par la maison d'enchères Rossini, la vente Christian Dior Haute Couture 1949-1958 rassemblait une sélection de pièces d'exception couvrant la quasi-totalité des années d'activité du couturier ainsi que la première collection d'Yves Saint Laurent chez Dior suite à la disparition de ce dernier à l'automne 1957.
En tout, 16 lots et autant de robes, ensembles et vestes qui appartenaient à l’épouse d’un diplomate durant les années 50 et faisaient depuis 2016 l’objet de prêts chez Dior Héritage. Ces dernières années, certains de ces vêtements avaient d'ailleurs été présentés lors d'expositions au sein du Musée Christian Dior de Granville, du Musée des Arts Décoratifs de Paris ou encore du Victoria & Albert Museum de Londres.
Durant cette vente inédite, une robe s'est particulièrement démarquée. Issu de la ligne Christian Dior Haute Couture Ligne Vivante Automne-Hiver 1953, le modèle "Palomita" a été réalisé par Christian Dior lui-même et aurait "probablement" été porté en défilé par Victoire Doutreleau, muse du créateur, qui partageait ses mensurations mini avec l'acheteuse.
Cette robe courte du soir est composée de quatre éléments - un haut à encolure bénitier, une jupe, une ceinture et un châle - en satin ivoire brodé à la main de détails floraux et géométriques rehaussés de sequins et de perles de rocailles.
Présentée comme le lot N°6 et estimée entre 40.000 et 60.000 euros, la silhouette Palomita s’est finalement envolée pour 75.000 euros hors frais, soit 96.600 euros frais inclus, établissant un record du monde pour une robe courte imaginée et réalisée du vivant de Christian Dior.
"La vente de ces robes me procure une immense tristesse mais, en même temps, une grande joie en imaginant que les collectionneurs qui vont les acquérir sauront en prendre soin et leur offrir un nouveau départ", indiquait la propriétaire - anonymée - en amont de cette vente patrimoniale. "Mon voeu le plus cher est que ces pièces d’exception, pour la plupart présentes dans aucune collection de musées au monde, continuent à susciter des émotions."