McQueen

Chronique

La Renaissance au Noir d'Alexander McQueen.

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Il ne suffit pas, pour un directeur artistique de mode, de défiler dans une fondation ou d'étaler sa culture artistique comme de la confiture pour être considéré comme un artiste.

Alexander McQueen était à mes yeux l'un des rares artistes couturiers avec Yves Saint Laurent, la salle de musée étant sa dernière demeure naturelle, comme en témoigne l'exposition itinérante "Alexander McQueen : Savage Beauty", expérience ultime de collision entre le monde des arts et de la mode.

McQueen était un ange du bizarre, un sorcier du romantisme noir, un frère d'armes d'Annie Le Brun : "quelque chose commence et finit dans le château de Sade. Ce qui finit, c'est l'assujettissement de l'objet à l'idée, mais en même temps l'asservissement de l'imaginaire à l'ordre du monde. Ce qui commence, c'est une suspicion infinie des apparences et à travers le plus dangereux jeu de miroirs, la rencontre de la couleur noire."

© McQueen

Seán McGirr, nouveau directeur artistique de McQueen, l'a parfaitement compris pour sa première campagne publicitaire. Certes, il cède à la mode marketing de l'effacement du prénom du créateur tout en le justifiant par la subtile relecture du logo original (sans prénom).

Plus intéressant, l'ambiance forestière créée, comme à l'orée du bois d'un château sadien, peuplée par deux magnétiques succubes portant un masque crâne chromé et surtout cette robe au tartan provenant du défilé historique "Highland Rape" automne/hiver 1995-1996.

McQueen retrouve imaginaire et cohérence puisqu'avec McGirr, il peut retrouver sa place : celle d'attaquer le soleil. Vivement la suite !

Nous reparlerons de la renaissance McQueen lors du nouveau numéro du Journal du Luxe Intelligence, à partir de 11h30.

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