Chronique
Sarah Burton : éloge d'une couturière chez Givenchy
Publié le par Eric Briones
Givenchy a surpris tout le monde en nommant Sarah Burton, la femme qui a relevé l'incroyable pari à la fois créatif et humain, de succéder au géant Alexander McQueen.
Lors de sa nomination à la tête de McQueen, un article du T Magazine de 2012 m’avait marqué : "À mon avis, Sarah Burton n'est pas seulement l'une des plus grandes stylistes du monde, elle est aussi la plus gentille, et elle est sur le point de connaître l’épanouissement de sa vie."
Pour moi, Burton incarne la quintessence de la couturière, un titre qui me touche profondément car ma mère était couturière. Enfant, j’ai pu observer de près ce métier et en saisir l’essence. Aujourd’hui, le terme "couturière" semble malheureusement avoir disparu avec l'avènement du luxe business. Il me paraît intrinsèquement lié à la gentillesse, une valeur elle aussi souvent négligée dans le monde contemporain.
L’ADN de Sarah Burton repose sur quatre principes :
- Empathie créative pour ses clientes : Burton conçoit des vêtements qui résonnent avec les émotions et besoins des femmes qui les portent.
- Respect de l’artisanat : chaque détail est valorisé avec soin, rendant hommage au travail des artisans et collaborateurs.
- Humilité dans l'excellence : elle met son talent au service de la beauté et du confort, évitant l'ego pour se concentrer sur l'harmonie.
- Sens des affaires : une couturière est aussi une femme d’affaires. Burton s’illustre particulièrement dans le domaine des accessoires, notamment avec ses sacs emblématiques.
Pour toutes ces raisons, Givenchy a fait un choix judicieux en nommant Sarah Burton. Cette décision marque également le retour de l’esprit de Monsieur de Givenchy au 3 Avenue George V. Cette nomination symbolise une époque où le luxe est appelé à renouer avec sa pureté originelle, en remettant la qualité et l'artisanat au cœur de son essence.