Millennials, Chine, Durabilité : les nouveaux chiffres du Luxe
Publié le par Journal du Luxe
Quelles dynamiques facettent le Luxe de demain ? Dans la sixième édition de son True Luxury Global Consumer Insight, le cabinet Boston Consulting Group – en collaboration avec la fondation Altagamma – décrypte les grands leviers de consommation du secteur.
Un Luxe drivé à 50% par les Millennials en 2025
Le rapport établi par le BCG dresse le portrait d’un Luxe en plein essor dont la croissance globale de +4,6% attendue au terme de ces six prochaines années pourrait porter le poids du secteur, tous segments de marchés confondus, à 1.300 milliards d’euros. Une tendance à la hausse, portée par l’appétence des Millennials pour les biens haut-de-gamme : en 2025, cette catégorie de consommateurs pourrait ainsi représenter la moitié des acheteurs du Luxe. Autres profils forts, les consommateurs chinois qui, sur cette même période, pourraient représenter jusqu’à 40% du marché et générer 75% de sa croissance.
Si l’étude détaille quelques particularités propres à ces profils, un fil rouge persiste, celui de l’utilisateur connecté : 80% des consommateurs de Luxe – 95% en Chine – interagissent sur les réseaux sociaux, notamment avec les marques et les influenceurs.
L’essor de la Seconde Main et de la Sustainability
Nous vous en parlons dans notre Livre Blanc : la seconde main – qui regroupe des procédés tels que la revente de produits d’occasion ou encore l’offprice – a le vent en poupe et se fraye une place progressive dans le monde du Luxe. Selon l’étude BCG, 45% des consommateurs premium contribuent ainsi au marché de la seconde main, qui pourrait bien enregistrer une croissance de +12% d’ici 2021 pour atteindre les 31 milliards d’euros. Boosté par des plateformes plus intuitives et davantage de transparence en matière d’authentification – notamment via la blockchain comme en témoigne le projet Aura de LVMH -, la seconde main dépasse désormais la tendance pour s’imposer comme un mode de consommation alternatif solide.
Outre l’aspect économique, la seconde main porte également des valeurs durables auxquelles les acheteurs sont de plus en plus sensibles. Le rapport souligne ainsi le fait que plus de 60% des consommateurs du Luxe déclarent « préférer une marque soucieuse de son impact social et environnemental », soit dix points de plus qu’en 2013. 56% des consommateurs de Luxe indiquent également se renseigner sur la politique de Responsabilité Sociétale et Environnementale des marques. « Les consommateurs les plus jeunes se préoccupent en priorité des questions environnementales (37%), animales (27%) et éthiques (21%) » détaille Olivier Abtan, Directeur associé du BCG.
Les collaborations : au nom de l’exclusivité
Selon le rapport, l’autre levier sur lequel s’appuie le marché de la seconde main de Luxe est la recherche de l’exception à travers des pièces d’anciennes collections, rares et/ou vintage. C’est cette même philosophie de l’Unique qui pourrait appuyer l’appétence particulière pour les collections capsules menées de concert par les Maisons et les marques streetwear, à l’instar de Supreme et Jean Paul Gaultier ou encore de Kith et Versace, dans la mouvance de l’arrivée de Virgil Abloh – fondateur du label Off/White – à la tête des créations Homme de Louis Vuitton.
Les pièces de Luxe, le casualwear – qui séduit 74% des répondants – et le sportswear se mélangent désormais au profit d’un style reflétant la singularité de l’individu et de sa personnalité. 46% des consommateurs interrogés déclarent d’ailleurs avoir « remplacé une partie de leurs dépenses en articles de luxe par des produits de luxe plus niches ou sportswear »…
Pour extraire ces dynamiques, BCG s’est appuyé sur un panel de 12.000 consommateurs – déclarant une dépense moyenne de 39.000 euros par an sur le secteur Luxe, toutes catégories confondues -, à travers l’Allemagne, le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, les Etats-Unis, la France, l’Italie, le Japon, le Royaume-Uni et la Russie, complétée pour la première fois par des insights venus d’Inde.