Francoise Lehmann

Exclusif

« Lancôme et le Louvre sont tous deux fait de la même trame de culture française, leurs racines étant entrelacées dans les fils du patrimoine. » Françoise Lehmann, Lancôme.

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Avec une campagne mêlant l'art et la beauté, Lancôme s'est allié au musée du Louvre pour créer une ligne autour des déesses mythologiques, et incarnée par des égéries inoubliables. Comment cette campagne a-t-elle été pensée ? Quel est le rôle de ces ambassadrices ? Entretien exclusif avec Françoise Lehmann, Global Brand President chez Lancôme.

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Quelle est l'histoire de cette campagne historique pour Lancôme ?

Françoise Lehmann

J’ai toujours été frappée par la puissance du Louvre à attirer toujours autant de monde, toutes générations confondues, quotidiennement. Je me demandais ce qui rendait ce lieu si désirable, si immanquable à Paris. C’est parce que le Louvre offre bien plus que la conservation d’œuvres d'art : il nous offre des récits, un dialogue entre les siècles qui nous rapproche de notre passé, de notre humanité pour se projeter dans le futur et se transformer. C’est en ça que le Louvre démontre une grande modernité.

Je trouvais fascinant de créer cette conversation entre Lancôme et le Louvre : le Louvre, icône millénaire de la culture française et Lancôme, marque de beauté patrimoniale française, leader du marché sélectif dans le monde. L’art et la beauté sont liés : c’est le meilleur langage que l’on ait trouvé pour parler de beauté. Alors quelle plus belle manière de collaborer avec le Louvre que de créer quelque chose ensemble ? C’est là que notre aventure créative a démarré, avec l’aide des équipes du Louvre ainsi que les conservateurs et notre make-up artist Lisa Eldrige, dessinant une campagne riche de sens mettant en scène nos ambassadrices : une déclaration sur la Beauté, un art continuellement en mouvement, offrant de nouvelles perspectives pour chacun.

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Pouvez-vous nous décrypter le sens de votre signature de campagne "La beauté est un art en mouvement" ? Va-t-elle continuer à vivre au-delà de la campagne Louvre ?

Françoise Lehmann

Pour Lancôme, je suis convaincue de notre mission d’offrir une beauté accessible, inclusive où chacun puisse trouver son expression et sa singularité. La signature de la campagne du Louvre "La beauté est un art en mouvement / Beauty is a living art" encapsule cette vision de la beauté comme rituel personnel dont les codes sont en constante évolution – à vrai dire, sans codes. C’est cette capacité d’interprétation et de transformation permanente qui est fascinante. À travers les œuvres du Louvre, Lancôme fait se rencontrer différentes époques et cultures pour accompagner les femmes à trouver leur propre expression, en montrant l'infinie créativité de la beauté.

Surtout, c’est une campagne qui porte un grand message féministe, une cause qui me tient particulièrement à cœur depuis mes dix années à la tête de Lancôme. Chacune des statues identifiées avec le Louvre porte ce message d’engagement, d’affirmation, d’indépendance et de confiance en soi que Lancôme soutient : que ce soit une femme symbole de la victoire ou Diane de Gabies en chasseresse ou la poétesse Corinne qui a vaincu par la puissance de ses mots. Nos égéries l’ont bien saisi :

"La Victoire de Samothrace est une messagère de la victoire. Pour moi, sa posture est celle d'une femme en confiance et victorieuse. Un puissant symbole de réussite. C'est cela la vraie beauté : puiser dans sa propre histoire pour se donner des ailes. Une façon de se rendre maîtresse de son destin." Zendaya.

"La Vénus de Milo est l’expression ultime de la beauté, le symbole de la perfection. Et pourtant, quand on se trouve en face d’elle, on ressent son magnétisme, sa confiance qui irradie. Cette force de confiance en soi est en chaque femme." He Cong.

"Certaines femmes ont marqué l'histoire : parmi elles, Corinne, la poétesse grecque. Elles ont fait preuve d'une audace inouïe, cassé les codes, fait entendre leur voix. C'est la singularité de la beauté qui nous touche". Aya Nakamura.

"Ce qui frappe d’emblée quand on regarde Diane, c’est sa beauté. La délicatesse de ses traits bien sûr, mais avec une force sous-jacente. Plus on la regarde, plus on voit qu'elle est une déesse sauvage. Féroce, téméraire. Elle revendique son indépendance : c'est de là que vient sa beauté." Amanda Seyfried.

Zendaya ©Lancôme x Le Louvre

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Lancôme affirme plus que jamais son "star power" avec cette rencontre entre ses égéries contemporaines et le Louvre. Quel est le rôle des égéries chez Lancôme ?

Françoise Lehmann

Nos égéries ont une place particulière chez Lancôme car plusieurs d’entre elles font partie de la famille depuis plusieurs années. Elles se connaissent entre elles, s’apprécient et se soutiennent ; il y a une vraie sororité qui s’est installée. Des liens d’amitié se sont aussi tissés avec la marque, ce qui se ressent sur les shootings mais aussi auprès de nos consommatrices qui s’expriment sur nos réseaux sociaux : notre communauté très fidèle les adore et les encense à chacune de leur campagne.

D’ailleurs, je suis ravie d’accueillir Aya Nakamura, dont c’est la deuxième campagne avec Lancôme. Je suis impressionnée par le nombre de posts et commentaires sur les réseaux sociaux au sujet de ses photos, où elle est surnommée "reine de France". C’est un message fort : Aya est une artiste française d’origine malienne, la plus écoutée dans le monde, et elle incarne cette collaboration entre deux icônes de la culture française, Lancôme et le Louvre. C’est ce qui incarne pour moi remarquablement la modernité de Lancôme, et cette signature "Beauty is a living art" qui met l’actualité de l’art en avant.

Elles sont une constituante importante de la marque et de ses valeurs. C’est pourquoi elles étaient un élément essentiel du projet de collaboration avec le Louvre. Leur présence n’avait pas pour objectif d’amener la marque dans le "star power" mais de montrer la voie à d’autres femmes pour faire face à notre héritage - ces figures mythiques du Louvre - et laisser s’exprimer leur beauté empreinte de modernité en qui toutes les femmes pouvaient s’identifier.

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L'un des secrets d'une bonne collaboration réside dans "l'équilibre" entre participants. Comment une marque peut exister face au mythique Louvre ?

Françoise Lehmann

Nous avons noué les premiers contacts avec l’équipe du Louvre pendant le Covid ; nous étions impressionnés par l’ambiance saisissante de ces statues, de ces tableaux qui avaient survécu à des époques très dures, alors que le Covid nous rappelait la fragilité de nos vies. Cette collaboration a en effet démarré dans ce moment très particulier qui a évidemment donné envie de nouer des liens, envers et contre tout. Pour moi, la clé de succès de cette collaboration est aussi le temps que l’on s’est donné, pour se connaître, pour s’apprécier et bien travailler ensemble. Il y a eu beaucoup de respect, de curiosité et d’ouverture dans cette relation de travail, ce qui a grandement participé à la réussite de cette collaboration.

Lancôme et le Louvre sont tous deux fait de la même trame de culture française, leurs racines étant entrelacées dans les fils du patrimoine. Une vision commune nous lie, animée par la recherche incessante de la créativité, faisant écho à notre conviction : "La beauté est un art en mouvement". Au fil du temps, nous embrassons la modernité, faisant dialoguer l’art et la beauté continuellement. Il en émane un certain équilibre qui confère à cette collaboration son universalité, simple et intense. Il y a plus : l’inclusivité unit nos deux esprits, curieux, permettant à la beauté et à l’art de transcender les frontières et de pénétrer au plus profond de chaque individu, résonnant avec chaque génération.

Oui, le Louvre est impressionnant, comme la multitude d’œuvres qu’il rassemble. Mais lorsque l’on focalise notre attention sur certaines statues, leur récit, leurs aventures, ces dernières paraissent d’autant plus humaines et l’on se surprend à ressentir une certaine proximité. Elles nous ressemblent dans les valeurs et les engagements qu’elles portent et dans leur beauté. C’est ainsi qu’une marque comme Lancôme a trouvé sa place dans cet écrin du Louvre.

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Comment se porte Lancôme en 2023 ? Quelles sont vos perspectives 2024 ?

Françoise Lehmann

Les performances de la marque sont toujours au rendez-vous. L’année a été marquée par de grands lancements stratégiques et des campagnes inédites, ponctués par de grandes étapes pour la marque :

- l’ouverture de notre maison rose à Grasse - couleur rose qui fait tant parler d’elle en cette période où elle devient encore plus l’emblème de la cause des femmes. Je me réjouis d’ailleurs des Journées du patrimoine qui vont permettre à un grand nombre de personnes de venir sur ce lieu unique

- le reveal de notre Beautytech - Hapta - au service du handicap au CES de Las Vegas qui a reçu une vague de commentaires positifs et pleins d’émotion sur les réseaux sociaux qui m’ont beaucoup touchée.

Nous avons significativement embrassé la modernité en intégrant 3 icônes de la pop culture dans notre famille Lancôme : la star américaine du web et de la GenZ, Emma Chamberlain, l’artiste française Aya Nakamura et la star de Netflix Hoyeon. Ces deux dernières ont fait partie, aux côtés de Julia Roberts, de notre grande prise de parole au 1er trimestre sur notre iconique parfum La Vie est belle, dans une campagne dessinée comme une célébration du bonheur qui a été grandement saluée par nos consommatrices.

Je suis fière de ce qu’est Lancôme dans ce contexte particulièrement imprévisible et chahuté, ainsi que sa manière de naviguer et d’embrasser cette période où linéarité et prévisions n’en sont plus les aiguillons.

Je peux vous dire qu’il y a encore plusieurs projets extraordinaires à découvrir dans les mois à venir.

Francoise Lehmann

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