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Bernard Arnault, le maître Yoda du Métavers ?

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La semaine dernière, pendant la visioconférence consacrée à la présentation des résultats exceptionnels de LVMH en 2021, Bernard Arnault, Président directeur général du groupe, a donné sa vision des Métavers. Que faut-il en retenir ?

"Vendre des baskets virtuelles à 10 euros ne nous intéresse pas !"

Le cogito est nuancé mais la majorité des journalistes épris de buzz n'ont gardé que la première partie de sa pensée : "Il faut se méfier des bulles" et "nous devons émettre une note de prudence. Au début d'Internet, toutes sortes de choses sont apparues, puis la bulle a éclaté" terminant par une punchline imparable : "vendre des baskets virtuelles à 10 euros ne nous intéresse pas !"

Ici, Bernard Arnault se fait fin observateur de la courte histoire économique des internets et de ses psychodrames (la fin des ebrands...). Il n'est pas "contre" les Métavers, il est juste nuancé, comme en témoigne la deuxième partie de ses propos : "Bien sûr, c’est convaincant, c’est intéressant, ça peut même être assez amusant. Il faut voir quelles sont les applications de ce métavers et de ces NFT. Si c’est bien fait, cela peut probablement avoir un impact positif sur les activités des marques."

Ma vision est la suivante. Le luxe est chez lui dans le Web3 - blockchain, NFT, Métavers... - et ce, pour trois raisons fondamentales :

  • À la différence des Web1 et 2, le Web3 partage les valeurs-clés du luxe : propriété, rareté, exclusivité et spéculation.
  • Chez les jeunes générations, les signes statutaires et extérieurs de richesse changent de nature : ils deviennent digitaux. Pour ces populations, on affiche désormais son statut par son île sur Sandbox ou par son Bored Ape Yacht Club NFT, brandi et exhibé sur ses réseaux sociaux.
  • Bernard Arnault l'a redit en parlant en particulier de Louis Vuitton : "ce n’est pas seulement une entreprise de mode. C’est une entreprise culturellement créative qui touche une clientèle très importante dans la génération Z". Le gaming et son jumeau le métavers deviennent l'industrie culturelle dominante, synthèse de la musique et du cinéma. Dès lors, l'ambition culturelle du luxe ne peut snober le métavers.

En conclusion, on ne peut que louer la sagesse de Bernard Arnault. Elle est même utile, tout en soulignant le pic lancé à son adversaire de toujours, Kering, qui est clairement à l'avant-garde du sujet avec Balenciaga et Gucci.

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