Chronique
Comment éviter qu'un jour porter du luxe soit dangereux ?
Publié le par Eric Briones
Une image symbolique a marqué la journée de mobilisation contre la réforme des retraites : l'envahissement du siège de LVMH par des manifestants CGT et non des black blocs, avec fumigènes, sifflets, tracts et autocollants.
Une action commando menée par 400 grévistes fomentée depuis des semaines.
Un envahissement au caractère politique et non un acte de pillage puisqu'il s'agit d'un siège social.
Petit rappel historique, pendant les évènements de mai 68, le luxe était le symbole du pouvoir bourgeois à abattre. Nous en sommes loin, néanmoins, on a avait déjà vu une multiplication des exactions contre les boutiques de luxe, pendant le mouvement des gilets jaunes.
Le luxe vit avec une épée de Damoclès sur la tête, devenant le symbole visible de l'insupportable montée des inégalités sociales. Si l'on devait arriver à un tel amalgame, porter du luxe deviendrait dangereux pour son client.
Le luxe ne peut se permettre d'être uniquement une passion pour les riches, c'est pourquoi la question de son offre Access est un sujet qui dépasse de loin l'économique, c'est son paratonnerre social.
Il faut s'inspirer des mots de Thomas du Pre de Saint Maur :
La résilience du luxe passe par ce sentiment d'appartenance à tous. Le mouvement "Eat the rich" ne doit pas se transformer en "Eat the luxury consumer".
Il est intéressant de souligner que les manifestants se sont attaqués non à Dior ou Vuitton, mais à cette entité désincarnée, financière, qu'est un groupe. Enfin, cette colère sociale et mondiale est aussi une des raisons du succès du discret "Quiet Luxury".