Journal du Luxe 3.0 : retour sur l’édition spéciale digital art.
Publié le par Karen Jouve
Le début d'année 2023 marque le retour des émissions du Journal du Luxe 3.0, avec un premier live qui s’est tenu le 19 janvier dernier, consacré au Digital Art, en partenariat avec Wide Agency et en présence de nombreuses personnalités du monde de l’art digital.
Le Digital Art, l’avènement d’un mouvement esthétique viral.
L’Art digital a émergé de manière exponentielle avec l’arrivée des NFTs, puis du Métaverse. Alors que l’univers artistique était encore le fait d’experts et d’avertis, les artistes digitaux sont devenus l’une des pierres angulaires du luxe 3.0.
Qu’il s’agisse du design d’assets digitaux, de l’utilisation de nouvelles technologies comme l’IA pour sublimer les créations à travers l’art génératif, d’expériences immersives dans lesquelles le game design est essentiel, ou encore de collaborations artistiques dans le luxe qui ont fait leurs preuves, les artistes reprennent le pouvoir grâce au Web3.
De nombreux enjeux existent et ont fait l’objet de débats lors du live : explorer les potentiels de l’art digital dans le luxe 3.0, tirer parti des outils technologiques pour étendre l’expression créative, décentraliser l’art digital et le rendre accessible à tous, explorer la nouvelle économie des créateurs ou encore engager les communautés.
Au regard de l’actualité, nombreuses sont les marques qui s’y lancent, notamment la maison Valentino, BMW ou encore NARS, qui explorent les possibilités offertes par les technologies et l’art digital. Sans parler de NYX, marque du groupe l’Oréal, qui crée la première DAO beauté au monde pour fédérer les créateurs et artistes.
L’extension du domaine du luxe continue donc son chemin dans des contrées digitales qui se révèlent aujourd’hui au grand jour, à l’orée d’une révolution prochaine.
Le Web3 et l’IA viennent sublimer l’art digital et repenser le lien entre un artiste, une marque et sa communauté.
Le Web3 et l’Intelligence Artificielle doivent permettre d’aller chercher ce qui n’existe pas aujourd’hui dans le monde réel. De la même manière qu’il y aura accès, dans un futur proche, à des expériences exclusives dans les métaverses, les créateurs qui utilisent les outils Web3 et l’IA vont chercher à sublimer et représenter ce qui relève du rêve ou du fantasme.
David Reichman, artiste reconnu et Directeur de Création chez Ogilvy Paris, a été l’auteur de la couverture CB News en réalisant une œuvre avec Midjourney. Il explique ainsi comment l’IA doit devenir avant tout un outil au service des créateurs et des artistes, pour leur permettre de retravailler la valeur de l’image perçue dans le monde physique en revalorisant les travaux.
L’IA et le Web3 sont ainsi capables de créer des images dans des sous-espaces qui n’existent pas et viennent s’insérer pour créer de nouvelles dimensions de l’esthétique au service des marques. Il vient ainsi sublimer le travail de photographie pour révéler des traits non visibles.
Aujourd’hui, les réseaux sociaux permettent de mettre en valeur ces nouveaux outils et d’embarquer toute une génération afin de démocratiser l’artistique.
Le phygital : la clé d’adoption de demain.
L’artiste Léo Caillard en a fait une spécialité. À l’origine sculpteur sur marbre, il s’est progressivement fait un nom dans la cour des digital artists, au point de figurer dans certains des meilleurs classements. Il allie aujourd’hui maîtrise de l’art physique et de l’art digital au service de ses œuvres, mais aussi de projets institutionnels comme ses réalisations pour le drop NFT lors de la cérémonie du Ballon d’Or.
Le phygital est aujourd’hui une des clés de compréhension du mouvement du digital art pour permettre au grand public d’en comprendre les contours et d’en saisir les émotions. Le NFT peut aussi servir à authentifier ou certifier une œuvre, permettant ainsi de construire ce lien indéfectible entre l’œuvre et son propriétaire. C’est la voie qu’a tracée Breitling dans l’univers de l’homologie, mais aussi des marques fashion comme Givenchy pour attacher une œuvre digitale à un objet physique, en l’occurrence un bombers peint spécialement pour l'occasion.
Donner du sens et des utilités : le rôle de l’art dans l’univers digital.
"La data, à travers sa visualisation, peut être quelque chose de beau et d’esthétique". C’est ce que soulignait Antoine de Lasteyrie dans sa chronique. En revenant sur certains des rapports issus de Wide Agency, le dirigeant a ainsi donné la vision et l’utilisation que l’on doit faire de la data en la mélangeant à l’art et au design afin d’imaginer les interactions de demain, en mariant utilité et esthétisme.
L’état du marché crypto art est sans appel comme l’a souligné Gauthier Zuppinger, CEO de Nonfungible.com : "Si l’heure n’est plus à la spéculation, la tendance NFT, elle, n’a pas baissé au niveau de la communauté", et les chiffres issus de ses analyses le confirment. On observe un mélange des genres subtils entre acheteurs d’art traditionnels qui se tournent vers les NFT, et les "crypto avertis" qui s’intéressent à l’art. Le spécialiste souligne toutefois que l’on observe un changement profond entre les acheteurs d’art NFT, même si ce segment de l’art crypto est aujourd’hui le plus mature de l’ensemble du marché NFT.
Enfin, Valérie Depincé, présentait le dernier drop de la marque Renault intitulé « GenR5 », un condensé de singularité, de modernité et de technologie pour une collection qui rappelle à la fois la genèse mais invite aussi les futures générations. Une collection générée par une IA afin d’émettre des traits de rareté et des déclinaisons uniques. La vision stratégique de la marque étant avant tout d’aller chercher un nouveau public Web3 à conquérir et soutenir des causes en tant que mécène.
Retrouvez le replay de ce live pour continuer d’explorer les confins de l’art digital dans le luxe 3.0.