LVMH s’allie à Université de Stanford pour renforcer son approche de l’intelligence artificielle.
Publié le par Journal du Luxe
En pleine réflexion stratégique autour de ses rapports avec l'IA, le groupe de luxe annonce cette semaine son rapprochement avec l'université américaine par l'intermédiaire du Human-Centered Artificial Institute.
LVMH au Stanford HAI ou le champ des possibles IA
Un partenariat aux vertus "exploratoires". Alors que ne cessent de fleurir de nouveaux outils et, avec eux, de nouvelles opportunités autour de l’intelligence artificielle, LVMH entend bien se familiariser avec les dernières innovations sur le sujet pour y entrevoir, potentiellement, des applications pratiques au sein de ses Maisons.
"Apprendre", "expérimenter", "accélérer"... À l'annonce de son partenariat avec le Stanford Human-Centered Artificial Institute, le vocabulaire du numéro un mondial du luxe se veut tourné vers l'action : un dynamisme plus qu'à propos alors que le marché de l'IA générative devrait grimper d'environ +24% par an d'ici à 2030 pour atteindre un chiffre d'affaires annuel de plus de 200 milliards d'euros selon une étude Statista.
Autre notion cruciale au coeur de ce partenariat, l'approche human centric : le Stanford HAI affiche en effet l'ambition de "faire progresser la recherche, l'éducation et les politiques en matière d'IA pour améliorer la condition humaine". De quoi rassurer - un peu - les plus inquiets quant au spectre du remplacement de l'Homme par la machine ? Peut-être. "L’intelligence artificielle est une technologie puissante. Nous reconnaissons la valeur qu’elle peut apporter en tant que soutien et complément au talent humain, aux émotions et à la créativité qui sont au cœur de nos Maisons", observe Antonio Belloni, directeur général de LVMH.
LVMH : une politique IA dans la continuité
Parmi les domaines d'application mentionnés par le groupe, on retrouve entre autres l'utilisation de l'IA dans les modèles RSE, l'optimisation de l'expérience clientèle, de la conception et de la fabrication produit ou encore le développement de contenus marketing et communication : plusieurs sujets déjà en vigueur chez LVMH qui intègre des solutions d’intelligence artificielle au sein de sa chaîne de valeur depuis déjà quelques années.
"Nous sommes très attentifs à l’évolution de ces sujets", confiait récemment Franck Le Moal, Directeur IT et Technologie de LVMH, dans un entretien accordé au Journal du Luxe dans le cadre du Hors-Série "IA, Web3 et Luxe : au cœur d’une (R)évolution technologique". "Par exemple, nous utilisons la modélisation prédictive pour aider nos conseillers clientèle en magasin à recommander les produits les plus pertinents à chacun de nos clients en fonction de leurs habitudes ou de leur historique d’achats. Ces informations sont accessibles dans des applications dédiées, où l’on peut retrouver les wishlists de notre clientèle. Nous pratiquons également le "clienteling match-making" qui consiste à mettre nos clients en relation avec les conseillers de vente les plus à mêmes de les accompagner dans leurs achats, en fonction de leurs habitudes, de leurs désirs, de leurs besoins", détaillait-il.
Développement de la prédictibilité, amélioration des prévisions de stocks et de leur allocation... autant de pistes décisives alors que le groupe confirmait en milieu d'année avoir mis en place une charte de "do & dont's"en matière d'utilisation de l'intelligence artificielle. "Nous sommes aussi conscients que nous n’en sommes encore qu’au début du déploiement de toutes ces technologies", indiquait Franck Le Moal. "Il y a certes un engouement indéniable pour ces nouvelles solutions - à raison, car leur potentiel est immense - mais cela prendra du temps. Leur adoption à plus grande échelle fait d’ailleurs partie de nos principaux défis". Et de conclure : "Chez LVMH, nous continuons de croire d’abord et avant tout à l’intelligence de la main... et dans certains cas, nous l’augmentons par la tech".