Chronique
4 tendances sans filtres sur la GenZ et le luxe.
Publié le par Eric Briones
L’un des secrets de la résilience économique exceptionnelle du luxe réside dans son talent incomparable à séduire en permanence des primo accédants, principalement les Gen Z. Un chiffre le démontre, d’après Bain & Company, le premier achat luxe, se fait dorénavant à 15 ans (vs + de 20 ans pour les millennials).
Convaincre les Z est donc un défi de chaque instant. Cette génération se joue des stéréotypes, elle excelle dans le jeu des paradoxes. Pour les comprendre, il faut coconstruire avec elle, c'est un privilège qui est accordé en animant les laboratoires prospectifs de la Paris School of Luxury pendant 6 ans.
Voici 4 tendances GenZ & luxe sans filtres, ni paillettes dans les yeux :
1. La seconde main est l’antidote Z à l’hyperinflation du luxe.
La GenZ s’est prise de passion pour la seconde main, c’est la porte d’entrée du luxe. Elle est synonyme de fun, d’économie et d'engagements environnementaux. La seconde main devient « Feel Good Luxury », un antidote à la folie des prix du secteur et aussi une garantie de rareté, en réaction à la surproduction des objets de luxe.
2. Les dupes, un geste anticapitaliste contre l'hyper puissance financière du luxe.
Les Z partagent une même obsession, la protection de leur pouvoir d’achat. Les dupes (produits jumeaux à un produit de luxe, à qualité et prix low cost) fascinent, ils sont à la fois illusion ludique d’une économie substantielle et geste révolutionnaire contre les grands groupes du luxe. Nous sommes dans une pure relation amour-haine.
3. La qualité pour ne pas être pris pour un pigeon du marketing luxe.
Les Z ne veulent pas être un "touriste du luxe", le "bling bling" est rangé dans l'armoire, en attendant un prochain cycle. Pour cela, on mise sur la qualité, le tailoring, les belles matières, le détail égoïste, les logos absents. Nous sommes rentrés de plein pied dans un cycle de « Quiet Luxury », mais attention à un océan de ressemblance…
4. Méfions nous du mirage vert Z.
Ils ont été baptisés par les médias : "Génération Greta Thunberg" (dont l'audience de son Instagram a + de 35 ans...), celle qui va sauver l’humanité en rééduquant les autres générations à un mode de consommation écoresponsable. L’écrasante majorité des études ont affirmé que les Z seraient prêts à payer plus cher un produit "responsable".
Il y a le déclaratif et puis il y a le terrain qui démontre que les Z utilisent la seconde main comme de la fast fashion suivant le "Toujours Plus" de Lena Situations, le triomphe de Shein et surtout l’analyse des comportements d’achat qui montre que ceux sont les millennials, leurs grands frères et sœurs qui sont à l'avant-garde d'une consommation verte.
Doit-on les juger pour autant ? L’inflation est passée par là.
Les Z sont un casse-tête pour les marques, il ne faut jamais oublier qu'ils restent les maîtres du jeu.