À quoi ressemble La Samaritaine version 2021 ?
Publié le par Mathilde Audenaert
L’autoproclamé « plus petit des grands magasins parisiens » ouvrira ses portes le 23 juin après 16 années de fermeture. Entre hyper luxe et accessibilité, La Samaritaine compte bien s’imposer comme un temple retail hybride.
Un concept "mix & match".
Le moins que l’on puisse dire c’est que la réhabilitation fait son petit effet. Inauguré en 1910, le bâtiment Art Nouveau - rebaptisé Pont Neuf - de Frantz Jourdain et son annexe Art Déco signée par Henri Sauvage en 1928 n’ont rien perdu de leur superbe. Restauré de quelque 16.000 feuilles d’or, le grand escalier central reprend tout son lustre, de même que la Fresque des Paons située sous la verrière de 1907 qui, technologie oblige, se teinte désormais en fonction de la luminosité.
Outre son patrimoine remis au goût du jour - comme en témoigne la façade miroir qui ondule désormais le long de la rue de Rivoli - la renaissance de La Samaritaine porte en elle un défi, celui de (ré)imposer son identité dans une place parisienne déjà bien garnie en termes de grands magasins. Mandaté par son propriétaire LVMH, le leader du travel retail DFS a imaginé un parcours retail faisant la part belle à la curation. Car difficile de miser sur l’exhaustivité au sein d’une surface de “seulement” 20.000m2, contre 45.000 pour le Printemps et 70.000 pour les Galeries Lafayette Haussmann, tous bâtiments confondus...
Le concept de la Samaritaine se veut donc reposer sur la notion de sélection. Si le magasin dispose de zones en shop in shop, 65% de l’offre repose ici sur des espaces dits “multiples”. Opérés en propre par les équipes du magasin, ces derniers misent sur une mise en scène saisonnière mêlant de façon décomplexée les pièces Luxe, Designer et Contemporary, trois grandes catégories qui rythment l’offre de La Samaritaine. Si cette vision se veut séduire la clientèle étrangère (ndlr. les bus touristiques disposent d'une entrée dédiée via un tunnel reliant le parking Louvre-Samaritaine), la mixité des genres, des styles et des positionnements tarifaires vise aussi à attirer une cible jeune, coutumière des commerces de la rue de Rivoli et du quartier de Châtelet.
"On trouve tout à La Samaritaine".
Si la notion de curation ferait peut être rougir le célèbre slogan né dans les années 60, La Samaritaine peut compter sur bon nombre d'exclusivités. Parmi elles, Shinzo Green, un concept porté par le distributeur de sneakers Shinzo Paris qui présente ici un corner de 100m2 dédié aux baskets éco-responsables. Le magasin propose également un Perrotin Store, la ligne Comme des Garçons Black ou encore un panel de marques inédites telles que SK-II, Dolce & Gabbana Beauty ou encore Sulwhasoo au sein de ce qui constitue le plus grand espace beauté d’Europe, situé au niveau -1.
Misant sur la disruption des univers, La Samaritaine intègre également La Boutique de Loulou, un concept-store qui commercialise - entre autres - des articles exclusifs aux couleurs du magasin. Cet espace bénéficiera d'ailleurs d’une présence online alors qu’un projet plus vaste de site e-commerce est en préparation.
Food, food, food.
À l’heure où nombre de maisons de luxe renforcent leur positionnement gastronomique - à l’image de l'arrivée annoncée d'un restaurant Dior à Paris -, La Samaritaine a inclus 12 espaces de restauration à ses espaces de vente. Au menu : les accords musique et champagne du Krug Studio, les sablés personnalisés de Sweet Corner by Bogato, les créations “petit format” de Dalloyau chez Dinette, les pains de la boulangerie Ernest - qui dispose de son propre fournil sur place -, les sandwichs de Street Caviar…
À proximité immédiate de l’hôtel Cheval Blanc, le 5ème étage accueille également le restaurant-bar Voyage, ouvert jusqu'à 2H du matin et disposant d'une entrée indépendante depuis la rue. Une illustration concrète, s'il en faut, de la volonté de La Samaritaine de s'imposer comme un lieu de vie.
La Samaritaine – Du lundi au dimanche, 10h-20h, 9, rue de la Monnaie, Paris 1er.