Bleu Off-White

Chronique

Bleu Off-White ou l’héritage d’un père parti.

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Qu'il est difficile d'être orphelin de Virgil Abloh.

Il n'y a qu'une maison aussi solide que Vuitton qui peut passer sans vaciller, d'un tel deuil.

Les choses sont bien plus difficiles pour Off-White, en particulier pour son successeur, le doué Ibrahim Kamara, aka Ib Kamara. Pourtant, le contrat de base est le même : proposer un streetwear couture.

Adieu, le génial second degré et la poésie à la Marcel Duchamp pour une mode obsédée par le futurisme spatial et le bleu.

©Off-White

On peut douter de la pertinence commerciale d'une proposition futuriste, on voit comment Casey Cadwallader chez Mugler s'en est facilement détaché.

La question du "Bleu Off-White" est intéressante à analyser. Son nom est Impossible Blue (pour l'offre maquillage)… Il tourne au bégaiement en communication. Cette obsession n'est pas gratuite, elle est la résultante d'une époque obsédée par la couleur, la monochromie en particulier.

En 2023, posséder une "couleur propriétaire" est le plus puissant des codes pour une maison, car on rentre dans une ère qui commence à rejeter la logomania. On pense au rose chez Valentino, au rouge Cartier, l'orange chez Hermès, le bleu Tiffany & Co...

Off-White vit son deuil en essayant de se réapproprier la couleur de son père perdu. L'obsession d'un héritage... Ib Kamara va-t-il réussir ainsi sa succession ?

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