Chronique
Hermès ou l'art de la mesure dans la démesure.
Publié le par Eric Briones
Depuis quelques années, Hermès aurait trouvé la formule magique de la "croissance perpétuelle".
Les derniers résultats ne font que confirmer cette magie : en 2022, le chiffre d’affaires d'Hermès s’élève à 11,6 milliards € (+29 % à taux de change courants et +23 % à taux de change constants). Le résultat opérationnel courant atteint 4,7 milliards € (+33 %) et le résultat net s’établit à 3,4 Milliards € (+38 %).
Des chiffres qui pourraient faire tourner les têtes, mais pas chez Hermès, aucun signe d'auto-satisfaction, souvent coutumier à notre secteur.
Admiratif devant le leadership d'Axel Dumas, co-gérant du groupe Hermès (un titre conjuguant singularité et humilité), il y a quelques mois, il avait posé les fondamentaux de l'influence du protestantisme sur le management Hermès, dans une interview remarquable au Point. Lors de la présentation des résultats annuels 2022, il a encore exprimé son art de la mesure, loin des tentations à la démesure ultra capitaliste.
La résilience du luxe est là, dans sa capacité à être en permanence dans l'expansion de sa clientèle, avec un spectre générationnel et de CSP, le plus large possible. Un équilibre social vital si le luxe ne veut pas revivre le « Luxury Shame » de 2008.
En d'autres mots, c'est l'exigence du primo-accédant.
La dernière campagne Hermès porte la signature "Orange, la couleur de l’étonnement". L'un des secrets alchimiques d'Hermès réside dans sa maîtrise d'un savoir-faire étonnant : l'art de la mesure dans la démesure.