
L’IA est-elle déjà en train de mettre notre jeunesse au chômage ?
Publié le par Eric Briones
Vive la paranoïa stratégique !
Je partage un trait de caractère avec la grande Taylor Swift : nous sommes tous deux des Parano Productive. L’art de transformer l’anxiété en moteur de performance. Dans un univers ultra-concurrentiel, mieux vaut anticiper les problèmes, voir les failles avant les autres, dormir peu, penser beaucoup… et surtout, agir. Ce n’est pas de la paranoïa, c’est de la stratégie.
La menace Gen IA sur les fonctions junior
J’utilise la Gen AI chaque jour, deux heures. Elle est devenue ma meilleure "petite main", comme on dit en couture. Une véritable révolution dans ma vie professionnelle.
Mais je ne suis pas un apôtre aveugle de l’IA. Je vois aussi ses menaces. Je repense souvent à une brillante chronique de Cyril Vigneron (ex-CEO de Cartier), imaginant une société futuriste, héritière de la Rome antique, où 80 % des citoyens ne travaillaient pas. Vision troublante.
Mon intuition, en tant que co-directeur d’école ? Ce sont les fonctions junior qui seront les plus menacées par l’IA. Et cela commence déjà : aux États-Unis, les signaux faibles se multiplient. L’un des analystes les plus brillants, Scott Galloway, signe un papier glaçant : "l’IA exclut discrètement la génération Z du marché du travail".
Quelques chiffres ?
Taux de chômage aux États-Unis des 20-24 ans en hausse : 8,3 %, soit plus du double de celui des 25-54 ans.
Plus d’un tiers des cadres américains préfèrent l’IA au recrutement de génération Z.
45 % optent pour des freelances ou des ex-employés, jugés plus formés, plus stables.
Le motif ? La Gen Z manquerait d’"expérience du monde réel", coûterait trop cher à former, et travaillerait mal en équipe.
Mais comment leur reprocher ce manque d’expérience, si justement les postes juniors disparaissent ?
La réponse n’est pas que dans les hard skills, mais dans les soft skills :
- Culture générale, pour mieux prompter.
- Intelligence sociale, pour performer en entreprise.
C’est sur ces deux piliers que nous bâtissons l’avenir pédagogique de Paris School of Luxury.
Artisans et vendeurs : les résistants à l’IA
Les métiers du contact humain artisans, vendeurs sont les vrais immunisés face à la vague IA.
Dans le luxe, les décideurs me le confirment : il y a une pénurie de bons vendeurs. Ils sont rares, difficiles à recruter, encore plus à fidéliser. Pourtant, leur courbe de progression est spectaculaire :
Vendeur performant → Patron de boutique → Directeur pays.
Pour un vendeur augmenté, pas remplacé !
Le hic ? La Gen Z boude les métiers de la vente, perçus comme peu valorisants. Grave erreur.
Car dans un contexte de Luxe Fatigue (croissance molle, voire négative), la performance commerciale redevient centrale. Le réveil du luxe passera par un retail surperformant.
C’est tout l’enjeu de notre prochain Live Intelligence, en partenariat avec Valtech.
Jeudi prochain à 11h30, sur le thème : La Révolution Retail
