Karinna Nobbs

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« Le métavers est plus démocratique que l'irl, ce qui rend l'exclusivité non avenue » Karinna Nobbs, The Dematerialised.

Publié le par Journal du Luxe

Le Journal du Luxe vous offre un aperçu de son Hors-Série "Luxe, NFT & Metaverse : la valeur au coeur du Web3" avec un extrait de l'entretien mené avec Karinna Nobbs, chercheuse, conférencière et autrice spécialisée dans la prospective pour le secteur de la Mode, de la Beauté et du Luxe. Consultante pour de nombreuses marques, elle est également la cofondatrice de The Dematerialised, une marketplace dédiée à la mode NFT.

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Il existe de nombreux types de NFTs. Selon vous, quelles sont les utilisations et les catégories de NFTs les plus intéressantes pour le luxe ?

Karinna Nobbs

La provenance et l’authenticité sont des éléments fondamentaux pour un NFT de luxe. L’évolution de cette application permettant la transparence est possible grâce aux métadonnées qui livrent des informations comme qui, où et comment le NFT a été fabriqué. Ces dernières deviennent des valeurs ajoutées monnayables lors de la vente et de la revente d’un NFT. Cela ouvre également un potentiel pour la narration d’histoires pouvant être réalisées sur l’objet, et ce dans de multiples formats : IRL, AR, VR.

Le deuxième point concerne les doubles numériques d’objets et de vêtements, ainsi que les jumeaux numériques ou avatars : ils constituent un autre moyen de mettre en valeur les articles dans la réalité et sur Internet, dans un métavers. Cela signifie également que votre avatar peut porter l’objet ou vêtement numérique et l’intégrer à son identité numérique, en habillant par exemple une photo de profil, dite PFP. Le vêtement virtuel pourrait également être pensé comme un outil pour optimiser le commerce et notamment aider les clients à être plus sustainable et ne pas acheter sur un coup de tête.

Le troisième point consiste à redonner vie à des artefacts et vêtements historiques. Par exemple, j’adorerais posséder l’hologramme de Kate Moss du défilé d’Alexander McQueen en tant que NFT ou des croquis de designers du milieu du siècle dernier.

Le quatrième point-clé est la fantaisie. Le numérique est presque sans frontières. Les marques peuvent fabriquer des choses impossibles en physique. Elles peuvent aussi microcibler des produits pour certains publics, par exemple les joueurs. En segmentant ainsi, les produits montrés ne seront pas vus par les clients de luxe traditionnels. La reproduction est un autre volet. Les NFT peuvent être programmés pour être accouplés, permettant de nouvelles formes de créativité, notamment si l’on mixe des peintures ou une image à une robe.

Enfin, je conclus sur l’accès et la fidélité puisque le NFT peut agir comme un générateur de communauté et de fidélité en offrant du contenu, des produits, des événements IRL et URL aux collectionneurs.

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Comment l’utilisation du NFT peut-elle évoluer, notamment en ce qui concerne ce dernier point, celui de l’accès et de la fidélité ? Est-ce le meilleur moyen de stimuler le sentiment d’exclusivité ?

Karinna Nobbs

Je pense qu’il faudrait avant tout remplacer exclusivité par communauté. Mais il faut trouver un équilibre car le métavers est plus démocratique que l’IRL et n’importe qui peut être une sorte de VIP, ce qui rend l’exclusivité nulle et non avenue. Un autre critère à prendre en considération est le fait que nous savons que la fidélité diminue avec l’âge du consommateur : le NFT pourrait être un moyen de l’encourager et de le récompenser.

La suite de l'interview, l'intégralité du Hors-Série ainsi que le replay du Webinar "Luxe, NFT & Metaverse" sont à télécharger ici. 

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