« Le vrai luxe, ce sont les souvenirs que l’on crée » Lou Dana, co-fondatrice GRACE et podcasteuse

Je ne sais pas exactement, mais c’est probablement le fait que ce podcast soit radicalement différent de ce qui se fait dans le luxe, où tout est contrôlé et manquant parfois d'authenticité. Je suis aussi relativement jeune (fraîchement 27 ans !) et très spontanée, ce qui peut détonner face aux grands noms avec qui je discute. On me dit souvent que le podcast apporte une fraîcheur que beaucoup attendaient. Le luxe est souvent perçu comme un milieu fermé et fascinant. La clé a été d’ouvrir une porte fermée à double tour que personne n’osait ouvrir, et d’y apporter de l’authenticité, du vrai. Si cela fonctionne autant en seulement quelques mois, c’est sûrement parce que le podcast touche et parle à beaucoup de gens, et rend l’industrie plus humaine et admirable.

En cofondant GRACE, j'ai commencé de zéro à 24 ans, sur les bancs d’HEC avec mes deux associés. Ma seule carte était ma passion pour le luxe, que je portais en moi depuis toujours. L'histoire des grandes maisons, leur stratégie et leur évolution m'ont toujours fascinée.

À 13 ans, mon père m'emmenait chez Ducasse, où j'ai découvert un livre sur Louis Vuitton – un véritable choc. Ensuite, j'ai créé un classeur avec des fiches techniques sur les maisons de luxe, et j'ai même retrouvé ce livre en brocante des années plus tard !

Ce qui me fascinait, c'était le comment : comment ces maisons sont devenues des icônes mondiales, comment elles ont construit cette industrie. Dès le début de GRACE, j'ai dû frapper à des portes fermées à double tour, rencontrer des décideurs du luxe, souvent inaccessibles, surtout à mon âge. Il y a des rencontres qui m’ont profondément marquée. Étant jeune, je dois apprendre de l'expérience que je n'avais ou n'ai pas encore par la force des choses. Ceux qui ont 15-20 ans d'expérience dans ce secteur ont tant à transmettre ! Je suis naturellement curieuse, très spontanée, avenante et je n'ai pas peur de poser des questions. Qu’est-ce qu’il y a derrière un sac Chanel ? Pourquoi Hermès est-il aussi énigmatique ? Comment LVMH s’est-il construit ? Ce sont ceux qui l'ont fait qui sont les seuls à pouvoir y répondre.

Étant une grande fan de podcasts, notamment sur le business et l'entrepreneuriat, je me suis retrouvée frustrée de ne pas trouver de leaders du luxe qui racontent leur histoire, ce qu'ils ont apporté à cette industrie. Et comme j'avais la chance de les avoir autour de moi grâce à GRACE, je me suis dit : et pourquoi pas ? Le reste appartient à l’histoire.

L’épisode avec Bénédicte Épinay : cet épisode a fait des millions de vues ! En tant que journaliste, elle a assisté et écrit sur la construction de l’industrie du luxe, ce qui a passionné les auditeurs.

Avoir l’honneur de faire un épisode avec Philippe Pascal, l’un des grands noms de LVMH. C’est l’une des dernières personnes à parler d’elle, très discrète. C’était un véritable cadeau de pouvoir l’interviewer, car les souvenirs et les traces que l’on laisse sont inestimables. Le vrai luxe, ce sont les souvenirs que l’on crée. Après l’épisode, un CEO d’une grande maison m’a même appelé pour me remercier d’avoir invité une telle figure et pour me dire à quel point Philippe Pascal avait été un mentor pour lui. C’est l’un des plus beaux compliments que j’aie reçus ! 

L’épisode avec Jean-Baptiste Sassine est l’un de mes préférés. Il a eu les larmes aux yeux pendant l’interview, tellement son histoire est bouleversante, pleine de talent, de travail et d’amour. Et ça se ressent dans ses créations, dans les équipes de la maison. C’est une histoire extraordinaire, un destin marqué. C’est aussi la première fois qu’on entend l’histoire de la maison sous le regard de Jean-Baptiste, et non de Valérie Messika, sa femme et associée. Cela m’a beaucoup touchée.


Il faut des invités légitimes et inspirants, un sujet bien travaillé et aligné avec l'audience, et surtout, des histoires authentiques. Les auditeurs veulent entendre des récits singuliers qui résonnent avec eux, qui les inspirent.

Un podcast de luxe doit offrir une véritable valeur ajoutée sur l'industrie, ne pas se contenter de redire des choses déjà connues ou creuses. Il faut que l'on ait entendu véritablement des informations clés, qu'on soit marqué par ces témoignages et que l'on récolte des insights business (c'est d'ailleurs pour ça que les épisodes sont en moyenne d'1h30, pour aller dans la profondeur), et, j'imagine, une bonne intervieweuse !

L’idée, c’est d’unir nos forces. Je lis le Journal du Luxe presque tous les jours depuis des années, donc quel honneur de pouvoir associer mon travail et les épisodes du podcast avec un média aussi influent. Si je peux offrir un contenu nouveau, riche et inspirant, et apporter quelque chose à cette industrie que j’aime tant, c’est une belle réussite. Désormais, les épisodes seront aussi retransmis dans les médias du Journal du Luxe, ce qui permettra au podcast du luxe de rayonner à un autre niveau. Hâte!