Lanvin signe le comeback stratégique de sa ballerine.
Publié le par Journal du Luxe
Dans sa dernière campagne, la Maison de couture met en lumière le célèbre soulier, indissociable de son histoire de marque. Un retour de flamme bien moins anodin qu'il n'y parait.
Un segment de marché porteur
Serait-ce un effet secondaire de l'acquisition de Sergio Rossi ? Entré dans le giron de Lanvin Group - ex Fosun Fashion Group - il y a deux ans, le chausseur italien a vu ses ventes bondir de +22,4% ces six derniers mois.
De quoi inspirer le groupe chinois, en quête d'une stratégie pour re-dynamiser sa marque Lanvin, en déclin de -10,8% sur cette même période. Dans la foulée de ces résultats semestriels, l'entité annonçait ainsi vouloir réorganiser la plus ancienne Maison de couture toujours en activité et ce, en structurant notamment une unité autour de son segment Maroquinerie et Accessoires. Un signal fort pour le groupe, entré à la Bourse de New York en décembre dernier.
La ballerine, un marqueur identitaire pour Lanvin
Outre ces perspectives business, la "réintroduction" (sic) de la ballerine semble cocher toutes les cases du nouveau modus operandi de Lanvin. Dénuée d'une direction artistique identifiée depuis le départ de Bruno Sialelli au printemps dernier, la griffe peine à adopter un positionnement identitaire clair, creusant le fossé entre son image projetée et son image perçue par les consommateurs. En renouant avec la ballerine, la Maison s'offre donc ici une incarnation symbolique, celle d'un ancien bestseller popularisé au début des années 2000 sous la figure tutélaire de son ex directeur artistique, Alber Elbaz.
L'opportunité du Quiet Luxury
Pratique et discrète, la ballerine façon Lanvin revient sur le devant de la scène quelques mois après que d'autres Maisons telles que Valentino ou encore Miu Miu aient remis l'ultra plat au goût du jour.
Porté par le sacre du comfortwear post Covid, du vintage et de la seconde main, ce retour s'inscrit également dans un timing parfait en s'engouffrant de plain pied - littéralement - dans l'ère du quiet luxury. À l'heure d'un luxe aussi minimaliste que terre à terre, jamais la ballerine n'a été autant d'actualité.