marché des vins de luxe en 2024 et perspectives 2030 chiffres

Le marché des vins fins, pilier discret mais stratégique du luxe mondial

Publié le par Journal du Luxe

Alors que les habitudes de consommation évoluent et que les marchés tendent à se transformer, les vins fins confirment leur rôle central dans l'industrie du luxe. Dans un premier rapport consacré au sujet, le cabinet d'études Bain & Company, en collaboration avec Altagamma, met en lumière l'attractivité mais aussi les défis de ce secteur historique.

Un core market et de nouveaux territoires

Selon la première édition du Fine Wines and Restaurants Market Monitor publiée à l’occasion du salon Vinitaly, le marché mondial des vins fins aurait pesé pour 30 milliards d’euros en 2024.

Si ces cuvées premium n'ont représenté que 1,5% du volume des ventes vinicoles mondiales l'année dernière, elles ont pourtant concentré 11% de leur valeur sur un marché dominé par l'Occident : 75% de la production de vins fins provient d'Europe qui, avec les Amériques, concentre 80% de la consommation. Ce qui n'empêche pas l'émergence de nouvelles dynamiques : l’Asie-Pacifique, freinée par les tensions commerciales avec la Chine, réoriente ainsi sa croissance vers le Japon et l’Asie du Sud-Est. Au Moyen-Orient, la demande progresse grâce au tourisme et à la population expatriée.

Des perspectives à nuancer

Malgré un repli estimé entre -2 et -3% en 2024 en raison principalement de l'inflation, le marché des vins fins pourrait atteindre 35 à 40 milliards d'euros à l'horizon 2030 avec un taux de croissance annuel compris entre +4 et +6%. 

Pour soutenir cette expansion, ses protagonistes devront composer avec de nouvelles tendances de consommation. "Ces vins se situent à l’intersection du luxe, de la célébration et de l’investissement", résume Claudia D'Arpizio, associée chez Bain & Company et autrice de cette étude qui souligne la capacité de ces produits à s'inscrire dans des expériences gastronomiques et oenotouristiques en plein essor mais aussi comme des objets de patrimoine. Selon le rapport, les vins de prestige se positionneraient en effet de plus en plus comme des actifs financiers comme l'illustre la croissance de l'indice Liv-Ex Champagne-50 (+34% en cinq ans).

Parmi les principaux défis à pendre en compte, outre la montée de tendances comme le no-low, les acteurs de cette industrie devront aussi s'adapter à des changements climatiques qui modifient la cartographie viticole : le nord de l'Europe gagne en compétitivité, pendant que le sud affronte sécheresses et hausses de température. L'autre facteur-clé reste les incertitudes liées aux tensions commerciales dont la mise en place de nouveaux droits de douane - notamment sur les exportations européennes vers les États-Unis - qui pourrait pénaliser le secteur, et en particulier les produits identifiés comme les plus entrée de gamme.

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